mardi 29 novembre 2016

Entre déserts et cordillère

De Salta (Argentine) à Arica (Chili) en passant par San Perdo de Atacama

Il fait bon déambuler dans les rues de Salta où flotte un petit air de vacances. L'architecture coloniale y est assez bien conservée. On nous y cire les pompes...






Nous attendons pour déjeuner dans un petit restaurant en bordure de la plaza San Martin Lionel et Tinou qui ont traversé le Brésil avec nous. Depuis les Chutes d'Iguazu, nos routes, comme prévu, se sont séparées mais nous aimons nous retrouver de temps à autres pour nous raconter nos aventures. Nous passons un agréable moment ensemble.


Puis nous nous rendons chez Clhoé et Gauthier, des amis de nos cousins Christophe et Frédéric Hervy, que nous avions rencontrés en 2011 en Inde où ils travaillaient alors. Ils sont désormais installés à Salta dans une chouette maison, ils organisent des périples motos et leur entreprise "Mono 500" ne connaît pas la crise. Ils attendent un petit "Pablo" qui doit naître très bientôt. Tout se passe bien.
Nous sommes reçus comme des rois autour d'un barbecue à l'Argentine (boeuf, saucisses, boudins...) et d'un fondant au chocolat à la Française, car  "les Hervy, c'est la famille, alors les cousins des Hervy c'est aussi la famille" nous dit Gauthier en débouchant une bouteille de Malbec !  On a bien mangé, on a bien bu, on a bien discuté et on a bien ri ! Merci encore.




Après une bonne nuit chez eux et un sympathique petit déjeuner, nous reprenons la route en direction des jolies petites communes de Cachi puis Molinos avec leurs maisons en pisé et leurs places ensoleillées et fleuries.









Alors que nous roulons sur la ruta 40, nous passons devant une petite ferme. Aux clôtures de l'enclos des chèvres sont attachés de vieux vêtements en guise d'épouvantails pour faire fuir les pumas.





Nelson, habitant de Salta, qui était en visite chez sa cousine, se trouve bloqué à la ferme car son vieux pick-up est en panne; nous l'emmenons avec nous jusqu'à San Antonio de Los Corbes où il retrouvera son ami mécanicien. Il nous explique que la vie est très difficile ici à 4.000 mètres d'altitude pour sa cousine et ses trois enfants, sa petite Fernanda et ses deux bébés; il souffle un vent glacial et il neige pendant de longs mois. Malgré tout, il apprécie cette nature sauvage. Il nous explique que le chemin par lequel nous passons à presque 5.000 mètres d'altitude est impraticable en saison des pluies et que les petits sanctuaires que nous croisons sont dédiés parfois à Antonio Gil, parfois à la defunta Correa mais la plupart du temps à la Pachamama, la mère de la Terre.



Nous croisons deux cyclistes sympathiques. C'est vraiment très courageux de pédaler à cette altitude alors que le vent souffle et que l'oxygène manque. Même le 4 x 4 a du mal à avancer à cette hauteur. Et pourtant ils sont assez nombreux ces cyclistes au long cours.




Après San Antonio de Los Corbes, nous empruntons une très jolie piste qui traverse le "desierto del diablo", jusqu'à Tolar Grande encore une petite ville du bout du monde et nous espérons atteindre la frontière chilienne quelques kilomètres après.




A Tolar Grande, c'est la municipalité qui distribue de l'essence.


Notre gentille logeuse Maria nous annonce que la frontière est fermée depuis quatre ans ! Il nous faudra donc rebrousser chemin le lendemain.
Cela fait quatre fois que nous espérons passer une frontière qui s'avère fermée depuis peu ou fermée temporairement pour travaux ou fermée temporairement pour mauvais temps...

Nous visitons donc les alentours du village et allons voir " los oyos del mar " (les yeux de la mer), des trous dans le salar, l'eau y est cristalline...




Nous croisons un village abandonné aux côtés d'une ancienne mine desservi par le train dont nous avons pu suivre les rails pendant une centaine de kilomètres. Nous imaginons le travail fourni pour la construction de ces rails à 4.000 mètres d'altitude.




Et nous disons au revoir à l'Argentine, magnifique pays aux paysages grandioses et variés !


Nous passons la frontière suivante, le Paso Sico. Policiers et douaniers argentins puis chiliens sont à nos petits soins; nous sommes peut-être leurs premiers clients de la journée en cette fin de matinée... Le douanier chilien vérifie l'intérieur de notre voiture et de notre cellule, il n'est pas possible d'importer des fruits, des légumes, de la viande et du miel au Chili pour raisons sanitaires. Nous sommes habitués mais avons bien failli écoper d'une amende lors de notre premier passage au Chili en Patagonie.

Nous entrons alors dans le désert de l'Atacama et c'est une succession de collines arides, de lagunes, de salars,  de volcans; nous traversons notamment la réserve naturelle "Les Flamencos". Les larmes nous montent aux yeux devant tant de beauté.







Nous ne croisons que de très rares villages.


Et nous voici à San Pedro de Atacama, village oasis à 2.440 mètres d'altitude, au coeur du désert et au pied du volcan Licancabur. Malgré le développement incessant du tourisme, San Pedro conserve un charme certain avec ses maisons en adobe, sa petite église pittoresque et sa jolie place ombragée, et c'est le point de départ de nombreuses excursions. Nous gardions un excellent souvenir du camping - auberge de jeunesse rue Caracoles où nous avions logé l'année passée. Sans hésiter nous nous y rendons. Il s'est encore amélioré et s'appelle désormais "Hostal Campestre". Nous y sommes accueillis par la pétillante Ursula. Nous dormons dans notre voiture mais profitons d'un confortable salon et d'une cuisine bien équipée. Nous décidons de nous y installer pour trois nuits.





C'est l'occasion de faire des rencontres; nous parlons en espagnol, en anglais et parfois en français. Il se passe alors un événement extraordinaire. Nous engageons la conversation avec Margaux, une charmante jeune française qui est au camping depuis une dizaine de jours, elle nous précise qu'elle a décidé de voyager pendant un an après avoir beaucoup travaillé les années passées et avoir obtenu l'agrégation de lettres modernes préparée à Lyon...
"L'agrégation de lettres modernes préparée à Lyon ? Mais alors peut-être connais-tu Marianne, l'amie de notre fils, qui a obtenu l'agrégation de lettres modernes préparée à Lyon cette année ?
"C'est une excellente amie, elle était ma colocataire à Lyon ! Mais alors, vous êtes les parents de Martin ?! "
Incroyable rencontre ce jour- là, à des milliers de kilomètres de la France, en Amérique du Sud, au Chili, à San Pedro de Atacama, à l'Hostal Campestre...


Profite bien de ton année sabbatique, Margaux !

Nous visitons la petite ville et Jean-Marc fait quelques travaux sur la voiture.



Nous quittons à regret San Pedro de Atacama où il fait bon se reposer.
Nous avons décidé de suivre la route andine qui longe la frontière de la Bolivie jusqu'à Arica.
Cette route a été conseillée à Jean-Marc par Peter, un suisse très sympathique, tandis que son épouse Mikie me faisait rire en me disant que ses amies âgées de 70 ans ne pouvaient imaginer ses voyages en pick-up et ses nuits en refuge et préféraient les croisières sur de luxueux paquebots.


La route andine est tout d'abord assez étroite et caillouteuse, elle longe quelques lagunes où vivent des flamants roses, et quelques vallons où paissent des alpagas.





Puis, la piste est aménagée pour le passage de camions se rendant vers les mines, les paysages en pâtissent, nous décidons de rejoindre la ville d'Iquiqué au bord de l'océan pacifique en passant par l'ancienne cité d'Humberstone.
La construction de cette cité débuta en 1862 autour d'un gisement de salpêtre sous l'impulsion de l'ingénieur britannique James Humberstone. Au plus fort de son activité, avant la crise des années 1930, cette ville compta jusqu'à 5.000 habitants. Aujourd'hui c'est une ville fantôme, la mine ayant fermée dans les années 1960. Elle est devenue un musée très intéressant permettant de comprendre la vie quotidienne des travailleurs et de leurs familles.









La descente sur la ville d'Iquiqué est impressionnante; la ville occupe une étroite langue de terre coincée entre le Pacifique, une haute falaise aride et une colossale dune de sable de 200 mètres de haut. Les maisons sont colorées. Nous y campons une nuit.






Puis, nous remontons sur la Cordillière et longeons de petits villages plus ou moins abandonnés aux jolies églises dont le style nous rappelle celui des églises boliviennes.





Nous longeons ensuite le magnifique salar de Surire et bivouaquons près des thermes de Polloquere, source d'eau chaude dans un cadre extraordinaire à 4.300 mètres d'altitude. Là encore nous sommes seuls au monde. Le bain à 38 degrés est vraiment très agréable au petit matin.











Dans la réserve nationale Las Vicunas, le volcan Guallatire crache un panache de fumée.



Dans le parc national Lauca, le volcan Parinacota domine la situation. Mais nous sommes déçus par le lac Chungara, la mauvaise route qui le borde est encombrée de camions qui transportent le sel récolté dans les salars.





Nous voici à Arica, la ville la plus au nord du Chili, à la frontière du Pérou.
















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire