mercredi 14 décembre 2016

Périple au Pérou


Nous arpentons Arica, longeons le remblai, empruntons les rue piétonnes, mangeons un ceviche (délicieux poisson mariné) et buvons un vrai jus d'ananas, faisons les courses et assistons au coucher de soleil sur la ville.


Puis nous partons pour le Pérou.


A la frontière, on nous confisque nos tomates et nos avocats ! Nous savions qu'on ne peut pas importer de fruits et de légumes au Chili. Désormais, le Pérou interdit également ces importations, en tous cas en provenance du Chili...

Pour rejoindre la ville d'Aréquipa, nous entrons dans un désert de sable et de cailloux interminable et un peu oppressant. Quelques rares baraquements, quelques rares villages bordent la route.



Nous arrivons tard au camping de l'Hôtel Mercedes, mais sommes très bien accueillis par Pablo, Sylvia et leurs deux enfants Francisco (6 ans) et Pedro (4 ans), une famille argentine qui parcourt l'Amérique en camping-car. Jugeant mon espagnol approximatif, Francisco entreprend de me donner un cours. Il se débrouille très bien !





De son passé colonial, Aréquipa, surnommée "la ville blanche", conserve un superbe centre historique classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis l'an 2000. Les églises et les monastères ont été bâtis en roche volcanique, le sillar.
La plaza de Armas est entourée d'arcades de deux étages et de la cathédrale plus large que haute devant laquelle s'élève un immense sapin de noël (qui nous paraît tout à fait anachronique...)












Nous visitons le monastère Santa Catalina avec Anna-Lise, guide péruvienne au français parfait appris à l'Alliance Française.


Ce monastère qui couvre deux hectares a été fondé en 1579 par une riche veuve. Les religieuses, cadettes issues de grandes familles espagnoles devaient verser une dot conséquente au moment de prononcer leurs voeux ; en contrepartie elles vivaient dans de véritables maisons, étaient autorisées à avoir des servantes, et se recevaient les unes les autres. Mais elles vivaient à l'abri de tous les regards extérieurs. Elles pouvaient recevoir des visites au parloir à travers deux grosses grilles et en présence de la soeur "écouteuse". En 1870, le pape mit fin aux cellules de luxe et enjoignit les soeurs à la vie communautaire.
De la terrasse du monastère, on voit les volcans qui dominent la ville.









A la terrasse du café où nous buvons un maté de coca, nous dominons la Plaza de Armas ; la fête de fin d'année scolaire se prépare...





Après une excellente journée à Aréquipa, nous repartons pour le désert. Il s'agit de rejoindre le canyon de Catahuasi par les pistes. C'est le canyon le plus profond du monde (3.535 mètres). Des milliers de terrasses agricoles s'étagent harmonieusement au fond et sur les flancs du canyon. C'est magnifique et c'est très impressionnant. Cet aménagement est le fruit du travail et de l'ingéniosité des indiens colluhuas - une civilisation de 1.000 ans plus ancienne que les incas - qui y ont construit un réseau d'astucieuses canalisations destinées à capter l'eau de fonte des neiges pour irriguer les vergers et les champs de maïs, de quinoa, de blé ou d'orge.

Jean-Marc a enregistré le tracé dans son GPS. Parfois les pistes n'existent plus ou se terminent en queue de poisson... il faut rebrousser chemin, éventuellement en marche arrière...






Enfin, nous dominons le canyon, nous nous arrêtons pour dormir...





Nous reprenons où nous en étions.











Voici la piste prévue par le GPS, c'est bien celle là qu'il faut prendre... et que nous sommes seuls à prendre...




Nous traversons quelques gros villages où nous pouvons faire les courses (ceviche et Inca Cola au goût de malabar et très apprécié ici !) et surtout de tous petits hameaux. On a du mal à imaginer la vie des habitants de ces tous petits hameaux constitués parfois de quatre ou cinq maisons à 4.000 mètres d'altitude.
Les femmes portent la tenue traditionnelle (une jupe colorée, un collant de laine et un chapeau rond).



Paroisse Saint Martin de Tours !











Mais le temps se gâte, la brume se lève et bientôt il neige.





C'est à ce moment que la piste est bouchée par plusieurs pierres tombées récemment ; certaines sont très lourdes, il faut donc s'en accommoder et organiser un petit escalier de pierres de part et d'autre. Jean-Marc est très habile, nous passons l'obstacle sans dommage, tant mieux, car nous n'avons pas croisé une voiture depuis bien longtemps et à cette altitude, il n'y a plus aucune habitation...





Mais le temps ne s'arrange pas, la neige est maintenant épaisse, il est 17 heures et le soleil se couche à 18 heures 30. Il faut descendre à tout prix car s'il est délicat de rouler dans la neige, il sera plus délicat demain de rouler dans la glace. Heureusement, avant la nuit noire, nous descendons un peu, le temps s'arrange et nous bivouaquons à 4.400 mètres un peu en retrait de la piste. Il ne fait pas chaud cette nuit là mais nous avons vécu une journée hors du commun !






Nous descendons et décidons de rejoindre la mer à l'ouest. C'est dimanche, jour de lavage du linge et de triporteurs...




Nous traversons une zone désertique à nouveau, mais dans la vallée, il est toujours possible de s'offrir un jus d'orange.



Enfin, nous arrivons à Paracas au bord de la mer où nous allons nous reposer quelques jours avant de rejoindre Lima...



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