A
la douane bolivienne, il faut attendre à nouveau...
Puis
nous longeons le lac Titicaca si grand qu'on dirait la mer à 3812
mètres d'altitude!
C'est
la saison des pluies et les pistes que Jean-Marc a prévu d'emprunter
sont boueuses et difficilement praticables ; nous devons renoncer et
suivre des routes goudronnées (elles-mêmes souvent inondées)
jusqu'à Potosi à plus de 4000 mètres d'altitude. Nous sommes
désormais habitués à l'altitude.
Potosi
montre un double visage : son centre historique renferme des
ruelles pavées, des églises coloniales, des maisons colorées ;
sa mine qui enrichit en son temps l'Espagne, est toujours en
activité ; on y trime, on y meurt et on y fait du tourisme.
Puis
nous rejoignons Sucre, capitale constitutionnelle de la Bolivie où
se côtoient les « chollas » en tenue traditionnelle et
les « chicas » à la mode européenne. Nous passons
quatre jours reposants au petit camping du très accueillant Alberto
Teran Soliz, professeur à l'université, spécialiste des moteurs
électriques.
Nous visitons la ville, tout d'abord en compagnie de Carole, François et leurs adorables Manao, Sabah et Naoki qui parcourent l'Amérique du Sud en camping-car, que nous avions croisés à Iquique au Chili et retrouvons par hasard avec bonheur, puis avec Christine et Jacques qui s'installent à nos côtés. C'est une très belle ville coloniale reposante mais c'est aussi une cité étudiante dynamique. Référence pour l'enseignement du droit, elle abrite le siège de la Cour Suprême Nationale et les cabinets de notaires et d'avocats pullulent.
Puis
nous croisons de jolis paysages jusqu'au Parc National Sajama. Le
temps est changeant. Soleil, pluie et grêle se succèdent.
Datant de 1945, Sajama est le premier parc national crée en Bolivie. Il
s'étend autour du volcan du même nom, le plus haut sommet du pays
(6540 mètres d'altitude). Dans le village du même nom, nous fêtons
nos 26 ans de mariage !
La
communauté Aymara de Tomarapi accueille les voyageurs au sein de son
joli village. Le produit de l'auberge profite à toute la communauté,
les familles se relaient pour l'intendance.
Nous
nous dirigeons vers le sud à travers les champs de Quinoa.
Et
nous arrivons au salar d'Uyuni ! Merveille des merveilles !
En
saison des pluies, quand une fine couche d'eau couvre le sel, les
nuages et les montagnes alentours se reflètent sur le salar. C'est
l'effet miroir.
Il
y a deux ans nous avions traversé ce désert de sel de 12.500
kilomètres carrés (soit l'équivalent de deux départements
français), le plus grand du monde. Cette année, la saison des
pluies est plus vigoureuse, et il n'est pas possible de le traverser
entièrement. Nous décidons de camper à l'une de ses entrées et
sommes bientôt rejoints par une très sympathique famille française,
Kristell, Olivier et leurs deux filles Elisa et Salomé. Ils sont
passionnés par leur voyage et ravis des pistes qu'ils ont empruntées.
Leur cellule, plus grande que la nôtre, est très bien conçue.
Alors qu'ils s'apprêtent à se coucher et qu'ils n'ont pas encore
éteint, ils entendent frapper à leur porte. Cinq policiers, transis
de froid, demandent asile en attendant d'être secourus. Leur 4x4
s'est enlisé dans le salar à plus d'un kilomètre de l'entrée
qu'ils ont rejointe à pied dans l'eau.
Le
lendemain matin, nous partageons tranquillement le petit-déjeuner
quand une trentaine de touristes boliviens vient admirer le salar...
mais s'intéresse aussi beaucoup aux français !
Sur
la piste caillouteuse mais magnifique de Tupiza, nous crevons. Nous
croisons ensuite Adam et Eva (si!). Lui est néo-zélandais, il est
parti d'Alaska il a deux ans et demi ; elle est australienne et
vient de le rejoindre. Quel courage !
Nous passons la frontière bolivienne (très lentement) pour rejoindre le
Chili en empruntant une partie de la route 40 argentine. Fantastique
route 40 qui traverse le lit de la rivière de Paicone.
Malheureusement, les photographies ne sont pas à la hauteur des
originaux...
Sur
la route qui mène au village de Paicone, nous secourons Ana et
Benjamin dont la moto est en panne. Ana nous explique que le
« collectivo » n'a pas pu passer le canyon. Elle est
institutrice et s'occupe actuellement de neuf enfants. A l'école, on
nous offre le repas. Nous discutons un long moment avec les collègues
très intéressés par notre voyage et par la vie en France. Nous
apprenons beaucoup aussi.
Nous
reprenons la « ruta quaranta »...
Jusqu'à
San Pedro de Atacama où nous retrouvons avec plaisir le camping
Campestre rue Caracoles, au pied du volcan Licancabur haut de 5920
mètres.
Ah !
les voyages
Aux
rivages lointains
Aux
rêves incertains
Que
c'est beau les voyages
Qui
effacent au loin
Nos
larmes et nos chagrins
Mon
Dieu !
Ah !
Les voyages
Comme
vous fûtes sages
De
nous donner ces images
Car
les voyages
c'est
la vie que l'on fait
Le
destin qu'on refait
Que
c'est beau les voyages
Et
le monde nouveau
Qui
s'ouvre à nos cerveaux
Nous
fait voir autrement
Et
nous chante comment
La
vie vaut bien le coup
Malgré
tout
Ah !
Jeunes gens
Sachez
profiter de vos vingt ans
Le
monde est là
Ne
craignez rien
Il
n'est pas méchant
Il
vous guidera
Ah !
Les voyages
Qui
mûrissent nos cœurs
Qui
nous ouvrent au bonheur
Mais
que c'est beau les voyages
Et
lorsque l'on retourne chez soi
Rien
n'est comme autrefois
Car
nos yeux ont changé
Et
nous sommes étonnés
de
voir comme nos soucis
Etaient
simples et petits
Car
les voyages
Tournent
une page
Ah !
Les voyages
- Barbara -